Porté par les grands événements de 2024, le secteur de la sécurité privée maintient une croissance soutenue, malgré une rentabilité en recul. L’Atlas d’En Toute Sécurité souligne quatre années exceptionnelles pour la filière, désormais à un tournant avant un ralentissement attendu.

Malgré un léger essoufflement, la sécurité privée a poursuivi en 2024 une progression solide, selon l’Atlas d’En Toute Sécurité. Le secteur affiche une croissance de 6,4 % pour un chiffre d’affaires total de 38,1 milliards €, après trois années déjà remarquables. Cette dynamique de quatre exercices consécutifs, inédite depuis les années 2000, contraste fortement avec le PIB français (+ 1,1 %) et la baisse du BTP (– 6,6 %).

L’année a toutefois été contrastée : dopée par les besoins liés aux Jeux Olympiques, mais ralentie par les incertitudes politiques nées de la dissolution de l’Assemblée nationale. Ce contexte a freiné de nombreux projets au second semestre et fragilisé la rentabilité globale des entreprises.

Des secteurs en difficultés

Les domaines les plus dynamiques restent la cybersécurité (+ 11,8 %), la télésurveillance résidentielle (+ 10,8 %), la vidéosurveillance (+ 7,8 %) et le contrôle d’accès (+ 6,7 %). La formation en sécurité (+ 7,2 %) et le gardiennage (+ 6,1 %) ont aussi bénéficié de la préparation olympique. En revanche, la croissance ralentit dans 18 secteurs sur 22, notamment la sûreté aéroportuaire, la protection rapprochée et les équipements blindés.

Les faillites grimpent

Les effectifs ont continué d’augmenter : + 3,2 % en 2024 pour atteindre plus de 280 000 salariés, stimulés par 5 000 embauches nettes dans le gardiennage et 1 000 dans la cybersécurité. Mais la rentabilité se dégrade : 68 % des sociétés demeurent bénéficiaires contre 71,5 % en 2023, tandis que les faillites grimpent à 8,5 %. Les petites structures (CA < 2 M €) sont les plus touchées avec un taux de mortalité de 15 %. Dans le gardiennage, 20 % des entreprises sont déficitaires et le taux de faillite atteint 12 %, son plus haut niveau depuis 2014.

La tendance baissière touche onze branches, dont l’alarme, la cybersécurité, la télésurveillance professionnelle et les enquêtes privées. Pour 2025, les prévisions sont prudentes : la croissance attendue est estimée à + 5,2 %, portée par des besoins structurels de maintenance et de renouvellement du matériel. Mais la filière devrait renouer dès 2026 avec un rythme plus modéré de + 3 à 4 %, proche des standards des années 2010.

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