Depuis dimanche dernier, un nouveau système d’entrée-sortie appelé Entry Exit System (EES) sera progressivement déployé dans l’espace Schengen, dont la France. Ce dispositif numérique équipera 120 points de passage – ports, aéroports et gares internationales – et remplacera l’apposition manuelle des tampons sur les passeports par un enregistrement électronique des voyageurs non européens.

Les données collectées incluent les noms, numéros de passeport, une photo biométrique de face ainsi que les empreintes digitales de la main droite, toutes conservées jusqu’à cinq ans. L’objectif est de contrôler 100% des entrées d’ici six mois. Initialement prévu pour 2024, le déploiement a été repoussé après les Jeux olympiques afin d’éviter un surcroît de contraintes.

L’EES s’adresse aux voyageurs issus de pays tiers se rendant dans l’espace Schengen pour un court séjour (90 jours maximum sur une période de 180 jours), qu’ils soient soumis ou non à une obligation de visa. Si l’on considère les ressortissants non concernés, ce sont essentiellement ceux des États de l’espace Schengen élargi (par exemple Allemagne, France, Espagne, Suisse, Norvège, etc.). Tous les autres ressortissants, y compris ceux des États-Unis, du Canada, du Maghreb ou d’Afrique de l’Ouest, sont soumis à ce système, représentant d’importants flux dans les aéroports.

Le ministère de l’Intérieur souligne que ce nouveau dispositif engendrera des temps d’attente plus longs, car les agents frontaliers devront collecter et saisir de nombreuses données, contrairement à l’actuel coup de tampon manuel. Pour alléger ce process, des bornes de préenregistrement seront installées, limitant l’intervention des agents à un contrôle des informations saisies par les voyageurs eux-mêmes. En cas de forte affluence, il sera possible de suspendre temporairement le contrôle biométrique pour revenir à une procédure classique.

Principaux aéroports et gares français

Le voyageur ne réalisera cette procédure qu’à sa première entrée dans l’espace Schengen après l’entrée en vigueur de l’EES. Lors de ses déplacements ultérieurs, il sera automatiquement reconnu, ce qui accélérera les contrôles.

Les points de passage équipés du dispositif incluent les principaux aéroports français comme Roissy-Charles-de-Gaulle, Orly, Bâle-Mulhouse ou Marseille, des gares internationales telles que la gare du Nord à Paris ou la gare de St Pancras à Londres, ainsi que des ports majeurs comme Calais, Dunkerque ou Saint-Malo.

Ce système européen vise à moderniser et renforcer la sécurité aux frontières tout en facilitant les déplacements légitimes des voyageurs non européens. Il sera pleinement opérationnel dans tous les États membres au plus tard le 10 avril 2026.

Photo d’illustration © Getty Images