Des scanners dans les écoles !

La Région Auvergne-Rhône-Alpes a déjà massivement investi pour sécuriser ses lycées depuis 2016, et veut encore renforcer son action en expérimentant les scanners corporels et la vidéosurveillance algorithmique.
En effet, le 26 juin, lors de l’assemblée plénière, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabrice Pannekoucke, a proposé l’expérimentation de deux nouveaux dispositifs pour renforcer la sécurité des lycées : les scanners corporels à ondes millimétriques et la vidéosurveillance algorithmique
Triste actualité oblige, la Région souhaite donc tester des scanners corporels similaires à ceux utilisés dans les aéroports, capables de détecter sans contact des objets dangereux dissimulés sur les personnes. L’objectif est d’évaluer leur efficacité dans le contexte scolaire. Toutefois, la législation actuelle limite leur usage aux grands événements rassemblant plus de 300 personnes. Pour contourner cette contrainte, la Région a engagé un dialogue avec le gouvernement afin d’obtenir une adaptation réglementaire et a sollicité la Préfète pour des autorisations exceptionnelles lors de manifestations importantes dans les établissements. Le coût d’un scanner pourrait atteindre 200 000 euros, mais la Région affirme être prête à cet investissement pour assurer la sécurité des élèves
Vidéosurveillance algorithmique
La Région veut également expérimenter la vidéosurveillance algorithmique, une technologie basée sur l’intelligence artificielle qui analyse en temps réel les images pour détecter comportements suspects ou situations à risque. Déjà testée lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, cette technologie n’a pas encore de cadre légal pour une utilisation pérenne dans les établissements scolaires. Mais, galgré plusieurs sollicitations, l’État n’a pas encore donné suite à la demande de la Région, qui insiste pour obtenir une autorisation d’expérimentation dans et autour des lycées, mais aussi dans les gares et transports régionaux
Rappelons que depuis 2016, la Région a investi 102 millions d’euros dans la sécurisation des lycées (contrôle d’accès, vidéoprotection, alarmes, etc.) et se positionne comme pionnière en la matière. Face à la montée des violences, l’exécutif régional estime nécessaire d’aller plus loin, malgré les critiques de l’opposition qui dénoncent une « dérive sécuritaire » et l’absence de base légale pour ces dispositifs. Et affirme agir par devoir et responsabilité envers les lycéens, en misant sur des outils technologiques modernes pour garantir leur sécurité
Photo d’illustration © Getty Images