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5 févr. 2018 15:04:00 Insécurité au travail 

26 % des Français estiment qu’elle augmente

La sécurité au travail des salariés français est au centre d’une enquête inédite et exclusive réalisée par Horoquartz et l’institut Opinionway*. Principal enseignement : 41% des salariés interrogés estiment que l’insécurité augmente sur le trajet domicile-travail et 26 % qu’elle progresse au sein même de leur entreprise.

« Cette étude n’a pas l’intention d’être anxiogène ou alarmiste, prévient d’emblée Thierry Bobineau, directeur marketing d’Horoquartz . Elle constitue la photographie d’une situation. Elle reflète un vécu et des attentes. Elle peut aussi contribuer à une prise de conscience car des initiatives existent pour prévenir cette insécurité, réelle ou perçue. »

Premier enseignement de l’enquête : 41 % des personnes interrogées ont le sentiment que l’insécurité est en progression sur les trajets domicile-travail. Cette proportion passe à 26 % lorsqu’elles évoquent le lieu même de travail. Ce sentiment d’insécurité est nettement plus fort chez les salariés en contact direct avec le public. De même, il est plus prégnant dans les secteurs des transports, de l’éducation et de la santé.

Sur le plan géographique, on observe que 48 % des Franciliens éprouvent un sentiment d’insécurité lors de leur trajet domicile-travail, alors qu’ils ne sont que 35% dans le Nord-Ouest. Sur le lieu de travail, la disparité est moindre : 24 % en Ile-de-France, 31 % dans le Nord-Est et 24 % dans le Nord-Ouest.

L’inquiétude du terrorisme
Interrogé sur la menace terroriste ressentie dans le cadre professionnel, près d’un salarié sur quatre la considère comme sérieuse. C’est surtout vrai chez ceux qui travaillent dans les transports (39 %), l’administration, l’éducation ou la santé (34 %). « Le fait d’être en contact avec le public a une incidence sur cette perception, précise Thierry Bobineau. C’est la conséquence logique d’une actualité récente fortement relayée par les médias. Elle est probablement exagérée par rapport à la probabilité de tels actes, qui reste heureusement faible, mais c’est une inquiétude à prendre en compte dans certains secteurs. »

Un tiers des salariés victimes d’insultes et de menaces au travail
L’étude a également mesuré l’insécurité au travail réellement vécue par les salariés français. Finalement, les résultats font ressortir une réalité assez proche de la perception que se font les salariés. Ainsi, un tiers d’entre eux (36%) déclare avoir déjà subi des insultes ou des menaces dans les cinq dernières années, bien souvent de manière répétée. 17 % ont par ailleurs été victimes de vols. Les agressions physiques sont plus rares, mais s’élèvent tout de même à 8 %.

Les plus exposés aux menaces et insultes sont les salariés du secteur public (36%). Ce chiffre atteint 48% chez les fonctionnaires. Ils sont également 12% à dénoncer des agressions physiques. Les salariés du secteur du commerce ou des transports sont également plus exposés que la moyenne nationale.

Les femmes sont autant la cible d’insultes et de menaces au travail que leurs collègues masculins. Elles sont, en revanche, moins souvent victimes de vols ou d’agressions physiques. « De façon plus générale, les personnes en contact fréquent avec le public sont beaucoup plus concernées par de tels actes. Dans ce cas, les chiffres montent à 47% pour les insultes et les menaces et à 14% pour les agressions physiques », commente Thierry Bobineau. Majoritairement, ces actes sont le fait de personnes étrangères à l’entreprise (clients, visiteurs, intrus).

Des transports anxiogènes
Si, pour le lieu de travail, la perception des salariés est très proche de la réalité vécue, il en est autrement pour les trajets. Les actes subis sont inférieurs à la perception que s’en font les salariés. « Les transports peuvent ainsi refléter un côté anxiogène qui se retrouve dans le sentiment », explique Thierry Bobineau.

Il n’en reste pas moins que 34 % des salariés déclarent avoir été victimes d’insultes ou de menaces dans les cinq dernières années, 6 % d’agressions physiques et 6 % de vols. Comme sur le lieu de travail, la répétition des faits est importante.

Pour les trajets, l’Ile-de-France est la région la moins sûre, puisque 11 % des salariés disent avoir été victimes d’agressions physiques et 13 % de vols. À l’opposé, le quart Nord-Ouest est la région la plus sûre avec deux fois moins d’agressions physiques ou de vols signalés par rapport à la moyenne nationale.

Un impact sur les arrêts de travail et le turnover
L’insécurité vécue génère des traumatismes importants chez les victimes. Leur impact est mesurable en termes d’arrêts de travail et de turnover. Ainsi, 8 % des salariés déclarent avoir eu un arrêt de travail en raison d’un problème de sécurité sur le lieu de travail. Cette insécurité peut même conduire à changer d’employeur. C’est le cas pour 5 % des personnes interrogées. Ce pourcentage augmente en fonction du degré d’exposition. Les écarts sont encore plus importants pour les salariés en contact avec le public.
Un tiers des salariés estiment que leur employeur ne fait pas suffisamment d’efforts pour assurer leur sécurité au travail. Le constat est plus élevé dans les secteurs les plus exposés, notamment le public. Ainsi, 62% des fonctionnaires attendent un effort de leur employeur.

* Ce sondage a été réalisé en octobre dernier auprès d’un échantillon représentatif de 2002 salariés, travaillant dans une entreprise privée, publique ou dans la fonction publique.

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